Thursday, December 1, 2011

Le Château du Souvenir



Mais le jour luit à la fenêtre ;
Et les spectres, moins arrêtés,
Laissent les objets transparaître
Dans leurs diaphanéités.

Les cires fondent consumées ;
Sous les cendres s’éteint le feu ;
Du parquet montent des fumées…
Château du Souvenir, adieu !

Encore une autre fois Décembre
Va retourner le sablier.
Le Présent entre dans ma chambre
Et me dit en vain d’oublier.



But dawn comes through the window free.
Diaphanous the phantoms grow.
The objects of reality
Strike through their shapes that merge and go.

The candles are consumed away.
The ember-lights no longer gleam
Upon the hearth. No thing shall stay.
Farewell, O castle of my dream!

December gray shall turn once more
The glass of Time, for all we fret!
The present enters at my door,
And vainly bids me to forget.


Théophile Gautier